Les autres sont-ils plus naïfs face aux fake news ?
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Choquant ? Inhumain ? Ridicule ? Vous y croyez ? Non ? Mais vous pensez que les autres oui ?
Si vous ne croyez pas à ce genre d'intox, mais que vous pensez que d'autres personnes y croient, vous
êtes donc sensible à l'effet troisième personne. L'effet troisième personne consiste à penser que les
autres sont plus vulnérables que nous à l'influence des médias.
Plus particulièrement, on retrouve cet effet lorsqu'il s'agit de tentatives d'influences qui peuvent avoir
des conséquences socialement négatives, comme dans les nouvelles informations, les campagnes
politiques, les médias sociaux. Des chercheurs ont d'ailleurs démontré que l'appartenance à un parti
politique jouait un rôle. En effet, on aura plus tendance à croire que les membre de l'exogroupe sont
plus vulnérables que les membres de l'endogroupe. Par exemple, dans le contexte politique belge, si
vous vous définissez comme appartenant au Parti Socialiste, vous penserez que les membres du
Mouvement Républicain sont plus vulnérables aux fake news que ceux du Parti Socialiste. Plus
l'identité partisane d'un individu est grande, plus cet effet augmente. Il a aussi été démontré que les
électeurs américains ont tendance à penser qu'ils sont plus intelligents et moins influençables par les
fausses infos que leurs concitoyens qui n'appartiennent à aucun parti.
Dans une étude américaine, des chercheurs ont interrogé grâce à un questionnaire en ligne des
participants volontaires. Les participants devaient, par exemple, répondre à des questions au sujet de
l'influence des fakes news sur eux, les démocrates et républicains, de la régulation des fakes news et
de leur appartenance à un parti, etc.
Leurs réponses ont démontré que l'identification à un parti, les effets sociaux indésirables et l'efficacité
de la politique augmentent l'effet troisième personne. Par contre, ce n'est pas parce qu'on pense que
les autres sont vulnérables que l'on souhaite une censure ou une régulation des médias. On aura plus
tendance à aspirer à une meilleure éducation de la population vis-à-vis des médias. En effet, les
participants ne voulaient pas que leur liberté d'expression soit réduite en raison de la vulnérabilité des
autres.
Une des limites de cette étude est que les auteurs n'ont pas pris en compte les caractéristiques des
individus comme la personnalité ou l'âge, etc. Nous avons pourtant pu voir dans un billet précédent
que ces caractéristiques individuelles jouaient aussi un rôle dans la perception des fake news.
Delcuve Zoé, Dupriez Céline, Gonin Clara
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